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Les Baladins de Breuil-Magne

"La plus précieuse des marchandises" de Jean-Claude Grumberg à la librairie Gibert de La Rochelle

2 Juin 2023 , Rédigé par Les Baladins de Breuil-Magné

"La plus précieuse des marchandises" de Jean-Claude Grumberg à la librairie Gibert de La Rochelle
La librairie Gibert de La Rochelle nous accueille, le samedi 24 juin, pour une performance au sein de la librairie d'une lecture théâtralisée de « La plus précieuse des marchandises » de Jean-Claude Grumberg.
Ce conte - mais en est-ce vraiment un ? - commence comme tous les autres, dans une forêt, chez un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne, lui satisfait de n'avoir pas d'enfant, elle qui prie le ciel de lui en envoyer un.
Par là passent des convois de trains, emportant leurs marchandises invisibles vers un ailleurs dont on ne revient pas. Quand un jour un paquet, soigneusement enveloppé dans un foulard du tissu le plus délicat, est jeté de la fenêtre d'un train, c'est la plus précieuse des marchandises que la bûcheronne reçoit entre ses bras.
"La plus précieuse des marchandises" de Jean-Claude Grumberg à la librairie Gibert de La Rochelle

C’est à un « Stabat mater » un peu particulier auquel nous convient Les Baladins de Breuil-Magné. Le « Stabat mater » est, à l’origine, un poème latin médiéval chanté qui évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus-Christ. Ici, il s’agit d’un « Stabat mater » moderne, parole de femme traitant de la guerre et des souffrances profondes qui y sont liées, mais aussi de la colère et de la détermination. Un cri sans bruit, une parole sourde, la justesse est au rendez-vous. Les mots s’ouvrent à nous et font éclore leur sens plein d’espoir.

"La plus précieuse des marchandises" de Jean-Claude Grumberg à la librairie Gibert de La Rochelle

Le « Stabat mater furiosa » de JP Siméon est le cri solitaire d’une femme qui se révolte contre la guerre et la violence, cri, immense, incandescent, qui brûle les ombres de la conscience et frappe au cœur, cri d’une femme révoltée, furieuse. Elle dit l’horreur écarlate des corps broyés dans la machine guerrière, par-delà les larmes et la raison. « Je suis celle qui essaie de comprendre par la colère, comme la cascade comprend la roche par la colère » lance-t-elle, dressée comme un poing serré à la face de l’Histoire

Mais si cette femme se dresse devant l'homme de guerre pour dire l'horreur, c’est aussi et surtout pour clamer le désir d'aimer et pour chanter la vie, c’est un cri libérateur et salvateur, un cri furieux d'amour. L'espoir est formidablement présent dans ces paroles violentes, caressantes, crues ou sensuelles qui claquent comme la promesse de jours heureux.

 

Cri solitaire et pourtant ce sont 2 femmes qui sont face au public : 2 sœurs, 2 cousines, 2 amies... ou simplement 2 aspects... 2 images... 2 apparences... de la même femme ?

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